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Centre du patrimoine de la GRC, que d’histoire glorieuse

C’est ici, à Régina, à l’école de la GRC, Division Dépôt, que tous les membres de la police montée reçoivent leur formation de base. Cette force policière existe depuis sa création en 1873, par un acte parlementaire, signé de la main du Premier ministre John A. MacDonald dont le but avoué était d’administrer pacifiquement le vaste territoire de la terre de Rupert que la Compagnie de la Baie d’Hudson venait de céder au nouveau pays, le Canada. Il s’agissait, en principe, d’une tentative de réduire les frictions entre les commerçants de fourrures et des peuples autochtones. Tout aussi important, cependant, la formation de cette police, modelée sur la Royal Irish Constabulary, que MacDonald connaissait bien, visait à assurer l’emprise d’Ottawa sur les Territoires du Nord-Ouest et celui d’outre Rocheuses, la future Colombie britannique, convoités par les États-Unis d’Amérique toujours en expansion. La formation de la Police montée du Nord-Ouest et sa grande marche de 1874, pavèrent la voie aussi pour l’éventuelle construction du chemin de fer.

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En 2007, le Centre du patrimoine de la GRC ouvrit ses portes afin de présenter l’histoire de cette force policière. La bâtisse est caverneuse, divisée en six rayons thématiques chacun interprétant un aspect « glorieux» des Tuniques rouge (Red Coats) :

  1. Créer la police montée
  2. Maintenir la loi et de l’ordre dans l’Ouest
  3. Protéger le Grand Nord
  4. Servir tout le Canada
  5. Préserver la tradition
  6. Résoudre le crime

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Pendant la saison estivale, pour faire revivre l’histoire locale, se tient devant le Centre, deux fois par jour, une pièce de théâtre d’une durée de 40 minutes mettant en évidence la rencontre entre Major Walsh de la Northwest Mounted Police, Sitting Bull, chef des Sioux, Léo Léveille (Métis), quelques Cris et trois chevaux. Un peu simpliste, mais divertissant… Pour mieux plonger dans cette réalité, je préfère les écrits romanesques de Guy Vanderhaeghe (The Englishman’s Boy, The Crossing, A Good Man).

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Comble de malheur en ce qui me concerne ! Dans cet immense Centre du patrimoine de la GRC, ne se trouve aucune trace de Louis Riel. Pourtant c’est ici même que s’est produit un événement majeur de l’histoire canadienne, une parodie de justice qui a secoué le Canada tout entier, ainsi que certaines communautés canadiennes-françaises de la Nouvelle-Angleterre : la pendaison le 16 novembre 1885 du père du Manitoba,  personnage emblématique et légendaire de la Franco-Amérique.

À ma question « Why is there nothing here about Riel ? » (Pourquoi n’y a-t-il rien ici  sur Riel ?), la préposée répond : « Ah, for that, best go to Batoche » (Pour cela, il vaut mieux aller à Batoche ! »)

Évidemment, l’aboutissement au bout d’une corde de Louis Riel détonne de l’histoire « héroïque » de la Gendarmerie royale du Canada. Cela relève davantage de son histoire « honteuse » !