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CMA au Maine

Je desire commencer ce billet par des paroles qui ne sont pas de moi, mais qui expriment mieux que je pourrais mes sentiments à l’égard de ce cinquième Congrès Mondial Acadien (CMA) que nous venons de vivre. Aussi, font-elles suite à mon texte du 22 août dernier concernant la tombée du rideau à Cabano et ouvrent-elles sur celui d’aujourd’hui décrivant la fête nationale de l’Acadie célébrée avec vigueur à Madawaska, au Maine, aux États Unis. Ce sont les paroles d’Hugues Chiasson, coordonnateur des communications à l’Université de Moncton, campus d’Edmundston

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Le CMA 2014 est terminé!
 C’est par le majestueux spectacle « Racines », au parc Clair-Soleil de Témiscouata-sur-le-Lac (secteur Cabano), qu’a pris fin le 5e Congrès mondial acadien 2014 de l’Acadie des terres et forêts. Par un temps chaud, des milliers de spectatrices et spectateurs ont entendu de nombreux artistes défiler sur la scène. Des feux d’artifice ont couronné la soirée. Au retour, un long cortège d’automobiles circulaient sur la route 185 reliant Cabano jusqu’au Nouveau-Brunswick. Si vous avez vu la fin du film « Field of Dreams », vous auriez distingué les phares des automobiles à perte de vue. Les pentes longues et douces des collines témiscouataines permettaient de voir le défilé d’automobiles à plus de 10 kilomètres. Pour avoir accompagné mon ami Étienne Deschênes dans la création de ce beau projet, dès aout 2008, permettez-moi de vous dire que je suis très fier de la réussite sans équivoque du Congrès mondial acadien 2014. L’Acadie des terres et forêts s’est éveillée et a pris conscience de son appartenance à la grande famille acadienne. Et ce n’est que le début. La même effervescence devra régner au cours des prochaines années. Mon souhait le plus cher est que la langue française soit à nouveau enseignée dans les écoles du nord du Maine. Un dossier à suivre que toute l’Acadie devrait encourager. À bientôt et au prochain CMA dans le territoire de la Mer rouge (sud-est du Nouveau-Brunswick et l’Ile-du-Prince-Édouard) en 2019. Vive l’Acadie et Vive l’Acadie des terres et forêts!

Pendant toute la journée du 15 août, le pont international entre Edmundston, au Nouveau-Brunswick, et Madawaska, au Maine, était fermé à la circulation. Les douaniers américains, de bonne humeur, surveillaient le flux d’humanité arrivant à pied du Canada,  accueillant ces fêtards souvent « déguisés » la main tendue.

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C’est depuis 172 ans que le  Saint-Jean définit la frontière entre les États-Unis et le Canada, 172 ans depuis que la communauté acadienne de la région a été coupée en deux selon les conditions imposées par le Traité de Washington, autrement connu par le nom de Webster-Ashburton, les uns se trouvant du jour au lendemain sujets de sa majesté la Reine d’Angleterre et les autres citoyens de la relativement jeune république américaine. Les premiers, renforcés, par la suite, par l’arrivée de Canadiens français du Québec et sachant profiter de la proximité de la belle province, se maintinrent sur le plan linguistique, tandis que les seconds firent constamment assaillis par les inlassables forces assimilatrices des États-Unis.

Communauté « acadienne » ? Certains diraient que non, que la région est « brayonne » du côté canadien et franco-américaine de l’autre, que les Acadiens sont peuple de la mer et non de la terre et de la forêt. Or, les recherches récentes prouvent que les principales familles fondatrices des deux côtés du Saint-Jean, arrivées dans la foulée de la deuxième déportation amorcée en 1785, étaient les mêmes et que les six plus importantes parmi elles portaient des noms acadiens, la famille Cyr en tête. Comme Hugues Chiasson le souligne, les événements du mois d’août 2014 auront contribué à mettre fin à cette ambigüité historique et identitaire.

Dans les rues de Madawaska, ville quatre fois plus petite que Edmundston (16 000 habitants), il n’y avait aucun doute ce jour-là quant à l’appartenance des gens.

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Dans le parc, des musiciens de la Louisiane occupaient le kiosque faisant danser la foule. Qu’on soit jeune, qu’on soit vieux, personne ne résiste à la musique entrainante d’un « Cajun Band ».

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Gaëtan Maltais, membre de l’Association acadienne de la région de Québec et mariée avec une Québécoise acadienne, Lyne Boudreau, montrait ses couleurs et sa double appartenance…par alliance.

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À 17h55 précisément, heure symbolique s’il y en a, car c’est en 1755 que l’ordre de  déportation des Acadiens est tombé, toutes les cloches d’église de la Vallée du Saint-Jean devaient sonner et le Tintamarre commencer. Personne n’a entendu les cloches, mais le Tintamarre si.

 

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Impossible de ne pas entendre ce rappel, ce cri du cœur. Des milliers d’Acadiens et leurs amis serpentant dans les rues de Madawaska: tambours, casseroles et cuillères, trompettes, cloches à vache, sifflets, klaxons, crécelles…  Deux cent cinquante-neuf  (259) ans plus tard, les Acadiens sont encore là !