Document : 1784-03-00 // 1783-03-00

Références / localisation du document

Fabrice Abbad, 'Des Nantais au service du Roi d'Espagne : l'émigration acadienne en Louisiane en 1785', in: Le Canada Atlantique. Actes du Colloque de Nantes, 15-16 octobre 1982, Nantes, Association Française d'Etudes Canadiennes, 1982, pp. 95-104. # 1148 p. 100 // Archivo Historico Nacional (Madrid), liasse 3885, n°3, expediente 13 de la section Estado

Date(s)

1784-03-00 // 1783-03-00

Auteur ou organisme producteur

Peyroux

Résumé et contenu

Notes de F. Abbad et quelques extraits de lettres de Peyroux. Extraits de textes en gras.

Peyroux apparaît au secrétaire de l'ambassade espagnole à Paris comme "un homme de retenue, judicieux et modéré" qui a vécu au Canada et en Louisiane où sa principale "inclination" avait été l'histoire naturelle et quelques publications dans le _Journal de physique_. Marié, âgé de 40 ans. Auteur d'un "Mémoire sur l'utilité d'une école d'agriculture dans chaque province et colonie espagnole.

La première mission de Peyroux fut d'aller à Lorient (mars 1783). Auparavant, l'ambassade espagnole avait pris la précaution d'informer le comte de Vergennes du projet en précisant bien que les Acadiens eux-mêmes étaient demandeurs. Au demeurant, l'accueil enthousiaste des immigrés canadiens surprit Peyroux, les Espagnols et le gouvernement français, malgré les efforts de l'intermédiaire pour "tenir l'affaire dans une sorte d'assouplissement". Mais "ceux qui étaient dans le secret n'ont put s'empêcher d'en instruire leurs compatriotes et à ce moment j'apprends - écrit le même Peyroux - qu'un grand nombre de ces Acadiens, ne pouvant résister au désir de savoir quelque chose de positif sur leur départ, se sont transportés en corps chez le subdélégué."

On imagine et on comprend la réaction de l'administration royale et sa réserve à l'égard de Peyroux, possible agitateur, conscient d'ailleurs qu'il pourrait "lui en arriver quelque chose de désagréable".
selon le document espagnol les Acadiens de Nantes décidés à partir pour la Louisiane étaient au nombre de 1325 (dont 68 à Paimboeuf). Abbad donne le détail.

Pour l'ensemble de la métropole, 2300 individus sont recensés : "un grand nombre" sont partis pour SPM, d'autres ont quitté "furtivement le royaume". Les Espagnols estimaient à 1508 le nombre de ceux qui étaient destinés à partir. Certains étaient hésitants, à Morlaix, à Cherbourg, au Havre, qui attendaient la décision des Acadiens de Saint-Malo. Une centaine devait aussi partir de Bordeaux, La Rochelle, Belle-île et Brest. Avec eux, des "étrangers", un jeune vicaire "plein de zèle et estimé à Nantes", qui voulait "faire des missions chez les sauvages pour les rendre chrétiens" ; l'ancien Vicaire général d'Acadie "qui se déplaît en France et qui soupire journellement pour l'Amérique" ; quelques chirurgiens et le sieur d'Antremont, descendants d'anciens gouverneurs d'Acadie [sic], "pauvres, de peu d'éducation", mais désirant sortir "de l'abaissement où le sort de la guerre l'a jeté" en obtenant un poste "qui puisse le relever".

[la suite de l'article concerne les détails de l'armement des navires"].



Notes

La date pour la première mission de Peyroux (à Lorient) est indiquée comme étant "mars 1783" ; mais il s'agit plus vraisemblablement, par recoupement avec d'autres documents, de mars 1784.

Numéro de document

002237