Éclosion (L’)

Éclosion (L’)

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... Mais, pendant qu’on s’égosille en vaines chicanes de « reconnaissance » officielle autour du clientélisme politique ou des aménagements constitutionnels, les Anglais prennent pied sur le terrain des villes, du commerce, de l’industrie, tandis que les ...

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... D’ailleurs, les utopies tant républicaines que de « reconquête » de la seconde moitié du xixe siècle « ont eu peu de résonance chez les agriculteurs, les colons, les prolétaires des villes et les émigrés aux États-Unis […]. ...

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... J’ignore où en est rendue l’utopie canadienne-française des deux nations fondatrices d’un pays communément attaché aux « libertés anglaises », mais elle n’a plus guère cours aujourd’hui qu’au Québec et alors, nulle part autant que chez nos Anglos. ...

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... Dans la petite ville où j’ai été élevé, les Acadiens traités de « morues » (à cause de leurs parents pêcheurs) et de « caouas » (à cause de leur accent) ont fini par prendre le contrôle de la garde paroissiale ; il fallait les voir marcher fièrement au ...

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... cette évidence : de tous les grands pays modernes d’immigration (ceux des Amériques, plus l’Australie et la Nouvelle-Zélande, en gros), le Canada contemporain est le seul à offrir aux immigrants deux polarités de convergence, d’expression française au Québec ...

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... De là à y voir le signe, comme le proclament d’aucuns en projetant leurs espérances sur la réalité, que désormais « le Québec est une nation », il faudra en reparler. ...

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... Une nation en trois dimensions 99 Car environ 904 000 habitants du Québec actuel ont, des deux langues dominantes, d’abord appris l’anglais (dont le tiers seulement reste d’origine anglo-celte ; les ancêtres des autres étaient surtout Européens de l ...

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... langue en se sentant chez soi, tandis que l’immense majorité de ses habitants éprouvait communément encore et depuis toujours, donc avec résignation, des difficultés à se faire servir en français dans les principaux établissements commerciaux de la ville ...

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... À partir de 1830 surtout, les vagues successives d’Irlandais misérables viennent concurrencer les natifs franco-catholiques dans les emplois subalternes des villes et des régions forestières, ce qui aiguise les frustrations. ...

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... Les « Canadiens français » En 1840, le Haut (Ontario) et le Bas-Canada (Québec) sont réunis sous un même régime dit du Canada-Uni, régionalement paritaire quant au nombre de députés, mais officiellement unilingue anglais, tandis que certains privilèges ...