... Radisson regarde au loin, encore plus incrédule que François. — Êtes-vous sûr de voir aussi loin que ça, le père ? demande-t-il avec arrogance. — Sûr, le jeune ! Un Iroquois, ça trompe pas. ...

Enfer ne brûle pas (L')
... Radisson et François s’échangent des signes. Ils attirent tour à tour leur attention sur un arbre, un bosquet ou une ombre et se couvrent l’un l’autre. ...
... Mathurin trépigne d’impatience à l’idée de retourner au fort, mais François hésite un long moment, dents serrées, froissé dans son orgueil. ...
... Il espère que François se trompe à leur sujet, que son père, le Montréalais et Bouchard aussi, sinon il se trouve dans une fâcheuse situation… Radisson parvient à garder son calme et à faire le point. ...
... Il se promet de donner une oie à François, une à Mathurin et une au gardien qui les a laissés sortir pour se faire pardonner. Il a bien assez de gibier pour tous. ...
... Les scalps sanguinolents de ses amis François et Mathurin pendent juste en face de lui. Radisson ne peut s’empêcher de vomir et d’y voir le présage de sa propre mort. Ses ravisseurs font exprès pour le terroriser. ...
... À son grand soulagement, les scalps de François et de Mathurin ont disparu. * * * Le groupe qui remonte la rivière ne compte plus que quatre canots et dix-neuf guerriers. Le voyage se déroule dans le calme. ...
... La décision de l’exécuter ou de le gracier appartient à Ganaha, qui a choisi de le capturer plutôt que de le tuer après qu’il eut quitté François et Mathurin pour poursuivre seul son expédition de chasse. ...
... Dès ce jour, il décide d’oublier ses amis François et Mathurin, dont il ne peut racheter la mort. Il veut tout faire pour rester en vie et s’efforcer de plaire à ses ravisseurs, surtout à son gardien Ganaha. ...
... Quand ils sont seuls, il lui parle en français : « Tu sais que je m’ennuie, toi, mon beau chien, tu me comprends… Je m’ennuie de Marguerite, de François, de Françoise… » Chaque fois, son cœur se serre. ...