... Pour Euchariste Moisan, comme pour la plupart des paysans, la ville-chef-lieu est le terme de leur monde, car : […] sa terre lui suffisait comme il tâchait, à tout prix, de suffire à sa terre. ...
Famille et identité dans le roman québécois du XXe siècle
... Des prises de bec se déclenchent entre Euchariste et son fils Ephrem lorsque ce dernier dévalorise la terre en faveur de la ville. Le père se sent blessé « comme un fils dont vient d’être insultée publiquement la mère ». ...
... Chez son fils Ephrem à White Falls, Euchariste se sent tellement dépaysé et solitaire que l’église catholique de cette petite ville américaine devient le seul endroit où il peut se sentir à l’aise et confortable, où il retrouve les mêmes gestes rituels ...
... Ainsi, il n’existe pratiquement pas dans les campagnes du Québec de forme d’exploitation et d’oppression féodale. ...
... » (p. 121), et que Lucinda, fille d’Euchariste, se laisse flirter facilement par des jeunes hommes de la paroisse, déjà femme avant son départ pour la ville. Malgré cela, le mariage reste perçu comme une norme sociale. ...
... Il arrive que les Canadiens français émigrés aux États-Unis reviennent prendre femme ou mari au Québec – ce qui nous fait penser aux immigrés du Canada qui retournent dans leur pays d’origine pour prendre femme ou mari. ...
... C’est là que les enfants ont acquis Voir son ouvrage Le roman québécois de 1944 à 1965 : symptôme du colonialisme et signes de libération, Québec, Centre de recherche en littérature québécoise, Université Laval, 1985, p. 101. ...
... La ville devient une tentation irrésistible pour eux. Désormais, Ephrem et Lucinda n’ont plus la terre à cœur, ils ne pensent qu’à partir de la ferme. ...
... Dans la ville où se trouve le collège, tout paraît au père comme au fils, hostile et étranger : « les arbres, l’herbe, les maisons, les gens, le ciel même » (p. 105). ...
... Étienne a insisté à plusieurs reprises pour que le père accepte les offres des marchands de la ville. Mais Euchariste n’en démord pas. On n’y peut rien, puisque c’est lui qui détient le pouvoir de décision. ...