Quatre cents hivers

Quatre cents hivers

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... Cette fois, il emprunta à pied le chemin qui reliait la haute-ville aux faubourgs de la basse-ville. Pendant la semaine, il avait tenté de rendre sur son aquarelle le caractère préservé des lieux protégés par leurs hautes murailles. ...

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... Depuis quelques jours, lui et ses hommes étaient cantonnés au nord de la ville, à la limite des zones habitées. En juin, l’armée et les miliciens canadiens avaient repoussé une incursion des Fenians au fort Érié et une autre dans la baie Missisquoi. ...

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... À la fin de septembre, sur les hauteurs de l’anse aux Canots, au bout de l’Île d’Orléans, Henry peignait à l’aquarelle et à la gouache une vue de Québec. ...

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... Depuis son arrivée à Québec et davantage depuis qu’il fréquentait la famille Boileau, il ne cessait de chercher à améliorer cette langue dont il avait appris les rudiments sur l’île Alderney où tous les habitants baragouinaient le patois normand mêlé ...

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... Derrière les Nouvelles Casernes, le ciel encore noir était agité par les lueurs d’un incendie et l’odeur de fumée montait depuis la basse-ville. Il rejoignit ses hommes dans le champ de parade. ...

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... Le soleil levant arrivait à peine à chasser l’obscurité dans la ville enfumée. La clameur était assourdissante. C’était grandiose ! Henry grimpa sur le toit d’un magasin en compagnie de son sergent. ...

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... Avant de le suivre, Henry jeta un dernier coup d’œil sur la ville. Aucune force humaine ne pouvait dominer une telle calamité. « Qu’attendez-vous pour faire quelque chose ? », adressa-t-il au Très-Haut. ...

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... Il se débarrassa des manteaux qu’il avait enfilés et s’enfuit en direction de l’incendie dans la ville. — Philémon ! Non ! cria sa mère. 157 ...

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... Plus rien ne ressemblait à la ville. Plus personne ne ressemblait à des humains. Il pensa à son père sans voix, à sa mère paralysée par la peur. Eux aussi étaient méconnaissables. Henry, lui seul, saurait tout arranger. « Henry !  ...

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... À cette hauteur, il apercevait l’ampleur du désastre dans la ville. Saint-Sauveur, Boisseauville et Saint-Vallier et une partie de Sainte-Angèle ; les maisons, l’église, la fabrique de savon et de chandelles, la corderie, tout était en flammes. ...