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Encore du Malheur

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Il y a un mois exactement, ici même, je vous ai fait part d’un commentaire concernant les événements se déroulant au Malheur Wildlife Refuge en Orégon. Ce qui devait être une occupation paisible ne l’a pas été. Inévitablement, quand il y a port d’armes d’un côté comme de l’autre, la confrontation vire en geste(s) violent(s). Le 26 janvier, à la veille de son cinquante-cinquième anniversaire de naissance, Robert LaVoy Finicum, un rancher de Cane Beds, en Arizona, a trouvé la mort, criblé de plusieurs balles décochées par les forces de l’Ordre. Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? Comment est-il mort ? Pour l’instant, personne ne le sait. Les autorités prétendent être en mesure de fournir une réponse dans quatre à six semaines. Elles n’ont pas encore fait connaître les résultats de l’autopsie et la famille qui a fait faire une autopsie indépendante non plus. Ce qui est certain, c’est que les funérailles de LaVoy Finicum eurent lieu hier à Kanab, petite ville de l’Utah, à une heure et demie de route d’où je séjourne à présent. Je me suis rendu sur les lieux.

Des milliers de membres de sa famille nombreuse, d’amis, de connaissances, de frères d’armes de diverses milices défendant âprement des causes conservatrices, de sympathisants idéologiques, de curieux et de parfaits inconnus se sont massés au Centre de pieu Kaibab de l’Église de Jésus-Christ des Saint des derniers jours pour rendre hommage à celui que les uns considèrent un « patriote » et que les autres considèrent un fanatique de l’Extrême droite.

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À l’extérieur, on voyait des cowboys comme LaVoy, qui guettaient les entrées leurs armes dissimulées, des agents du FBI dont on ne pouvait être certain de l’identité, des médias qui tournaient, un avion de surveillance qui survolait la scène à 2 000 pieds d’altitude et des chevaux en attente, car à la suite des funérailles il y aurait défilé de ranchers vendus à la cause. En tête, le cheval de LaVoy, la selle vide !

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À l’intérieur, 90 minutes avant la cérémonie, une cinquante d’offrandes florales se trouvaient déjà au devant de la chapelle et d’autres entraient à la minute. En arrière, des centaines de personnes faisaient le pied de grue avant de pouvoir passer quelques secondes devant le cercueil ouvert fabriqué en planches de pin sur lesquelles furent gravés les mots: Cowboy Died for Freedom.

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Dehors, hissés sur de nombreux pick-up et gros VUS  des étendards de miliciens anti-gouvernementaux venus des États de l’Utah, de l’Arizona, du Nevada et de Californie. Sur le premier, cet écriteau particulièrement poignant tiré du Livre de Mormon, livre canonique des Saint des Derniers Jours que LaVoy portait constamment sur lui :

En souvenir de notre Dieu, de notre religion, et de notre liberté, et de notre paix, de nos épouses et nos enfants

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Accompagnant ce livre d’écriture, une vieille copie fripée d’un autre document tout aussi sacré, la Constitution des États-Unis avec en souligné ses premier et deuxième amendements :

  1. Amendement qui interdit au Congrès des États-Unis d’adopter des lois limitant la liberté de religion et d’expression, la liberté de la presse ou le droit de rassembler pacifiquement.
  2. Amendement garantissant à tout citoyen américain le droit de porter des armes.

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Des « R.I.P LaVoy » partout, avec, à l’occasion, bien en évidence, un petit autocollant du nom de celui qui ne laisse personne indifférent aux États-Unis : « TRUMP ».

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Les sympathisants de Robert LaVoy Finicum, nouveau martyr de l’Extrême droite, claironnent haut et fort que ce n’est qu’un début. D’autres manifestations et contestations vont se répandre comme une trainée de poudre à travers l’aride West où la vaste majorité des terres appartiennent au gouvernement fédéral. Aux yeux de certains de ceux qui doivent y faire paître leur bétail pour gagner leur vie, le Bureau of Land Management (BLM) les tient en esclavage, le gouvernement de Washington étant de plus en plus tyrannique!

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Source: Salt Lake Tribune, 6 février 2016