Nos livres font parler d'eux
Louis XV et le Canada
Doté d'un talent certain de conteur et d'un joli sens de la formule, Gagnon confirme ici sa volonté de mettre en récit cette histoire, en accordant une place importante aux témoignages des acteurs et en donnant vie à ce roi dont il cherche à cerner les émotions et les stratégies.
On referme ce livre avec le sentiment d'avoir assisté à un ballet peuplé de personnages fascinants, sans pour autant discerner un propos original. L'ouvrage a cependant le mérite de mettre en lumière les intrigues et les alliances entre les monarchies européennes, souvent négligées dans l'explication des guerres coloniales, de même que l'incertitude autour des frontières de la Nouvelle-France, une question qui attire de plus en plus l'attention des historiens.
Marie-Ève Ouellet, Recherches sociographiquesPratiques et discours de la contreculture au Québec
Dans cette perspective, l'étude « des attitudes et des pratiques qui fournissent les bases d'une véritable sous-culture et en éclairent les expériences » (p. 19) apparaît fondamentale pour tenter d'observer les points de convergence de ces manifestations dans leur contexte, une tâche dont le tandem de sociologues formé de Jean-Philippe Warren (Université Concordia) et Andrée Fortin (Université Laval) s'est admirablement acquitté, dans un livre richement illustré de clichés d'archives du photographe Pierre Crépô, témoin privilégié de cette jeunesse en fleur.
Ce genre d'analyses multifactorielles foisonnent dans l'ouvrage de Warren et Fortin, porté par une écriture enthousiaste qui n'hésite pas à convoquer le langage de l'époque, sans pourtant la stigmatiser ou stagner dans ses lieux communs. Mais surtout, par un examen extrêmement fouillé de la documentation existante, l'essai inventorie, décortique et critique une multitude d'activités, certaines évidentes, d'autres plus obscures.
Sébastien Dulude, Les Cahiers de lecture de L’Action nationaleInconquis
Notre histoire regorge d'aventures à l'image de celle mise en scène par Alejandro González Iñárritu dans Le revenant. Les fictions historiques québécoises sont pourtant monopolisées par les petites misères du quotidien du XIXe siècle avec leurs potinages de perron d'église. Au-delà des Filles de Caleb et des Belles histoires des pays d'en haut, nous avons les odyssées de Jolliet, de Radisson et de La Vérendrye qui attendent toujours d'être portées à l'écran. L'historien Joseph Gagné présente l'une de ces histoires oubliées dans Inconquis.
Solidement documenté, cet essai s'appuie sur l'abrégé du journal de La Chapelle dont l'original, autre rebondissement, aurait été détruit par une explosion volcanique au début du XXe siècle. Les vides de ce récit pourraient aisément être comblés par l'imagination d'un scénariste inspiré par cette époque bouillonnante où notre histoire dépassait le cadre étroit de la paroisse.
Dave Noël, Le DevoirQuand le corps cède
«Le langage expressionniste de ces fables, à la portée de tout un chacun, charrie une fraction de nos acquis intimes, telle une contrition qui ne peut se partager qu'avec soi-même. Le lecteur et la lectrice n'en mèneront pas large quand ils se laisseront aller à tourner les pages d'histoires décrites avec art, qui témoignent d'événements essaimant une existence, en déterminent la gravité ou, inversement, en mesurent le pragmatisme qui bouleverse et fait grandir. Il est rare qu'on lise de ces avatars autant réfléchis, narrés spontanément, créant une ambiance tout à fait personnelle, bruyante, dirigée vers soi, remettant en question une part infime de nos agissements.»
Ma page littéraire, Dominique BlondeauBeaupré 1896-1904
L'oeuvre de ces peintres, tournée vers le passé à une époque où le Canada et le Québec s'industrialisent rapidement, est romantique à souhait, inspirante, un peu mélancolique, rythmée par les saisons. Résultat d'une longue recherche, le Beaupré 1896-1904: lieu d'inspiration d'une peinture identitaire de Madeleine Landry est à la fois un livre d'art, un essai historique et la chronique d'un coin de pays au tournant du siècle. L'ouvrage bénéficie de tout le savoir-faire des éditions du Septentrion: l'iconographie est riche, les reproductions, remarquables, et le texte, rigoureux, tout en restant accessible. Une parfaite réussite!
René Paquin, CollectionsMétier critique
Métier critique (Septentrion), essai accessible et nécessaire, plaide d'ailleurs pour un espace de pensée, de critique, où intellectuels et spécialistes occuperaient une place prédominante.
Dominique Lemieux, Les librairesDésordre et désirs
Qu'elle analyse une oeuvre ou qu'elle relate son séjour dans une Haïti étonnamment familière, toujours elle prend le temps de se situer, de revenir sur sa démarche en donnant au lecteur un accès privilégié à une pensée en mouvement. Toute en étincelles et en courts-circuits, la réflexion de CVL éblouit par secousses, débusque les poncifs et traque les idées courtes en tentant de restituer leur complexité aux sujets abordés.
David Laporte, Nuit blancheQuand le corps cède
«Recueil de nouvelles franchement abouti et divertissant, Quand le corps cède est ce genre de petit livre qu'on dévore d'une traite. [...] Surprenant et n'allant pas où on l'attend, Quand le corps cède se termine en force avec la scène de l'agonie d'un grand-père à l'hôpital, qui donne la parole au mourant et à son petit-fils. une courte nouvelle bouleversante de vérité, aussi émouvante que dépouillée – un qualificatif qu'on pourrait d'ailleurs accoler à l'écriture du livre au complet. [...] Voilà une auteure qui maîtrise le genre, qui sait bien raconter sans donner toutes les clés et qui est dotée d'un grand sens du punch et du dialogue. Naviguant habilement entre l'humour, la détresse et toutes les nuances des sentiments, Quand le corps cède possède un charme vénéneux franchement réjouissant. Une belle découverte.»
La Presse, Josée LapointePassion Islande
Ce livre n’aurait pu être mieux intitulé! Valérie Harvey partage sa passion pour l’Islande avec une générosité et un enthousiasme réjouissants qu’il soit question de l’histoire de ce pays, de ses légendes, de sa géographie si particulière avec tous ses volcans ou de sa structure sociale qui favorise l’égalité entre hommes et femmes plus que partout ailleurs dans le monde. En moins de 200 pages, cet ouvrage qui fourmille d’informations surprenantes nous permet de fouler le sol de cette île de glace avec l’impression d’avoir un guide personnel! L’humour de Valérie Harvey, sa sensibilité et sa manière de relever les détails du quotidien (bien rempli quand on voyage avec un bambin qui n’a pas tout-à-fait trois ans!) nous donnent envie de faire nos valises pour connaître la terre des Vikings!
Salut Bonjour, Chrystine BrouilletPassion Islande
«Passion Islande réussit haut la main son mandat de carnet de voyage en présentant des curiosités typiquement islandaises, des passages historiques et économiques (toujours conçus de manière ludique) ainsi que, bien entendu, géologiques, l’Islande étant une impressionnante terre de volcans. De plus, l’ouvrage est agrémenté de plusieurs photos prises par l’auteure, dont 12 planches en couleurs. Sans oublier des listes de suggestions romanesques, musicales et muséales islandaises.»
Interférences, Ariane GélinasDésordre et désirs
Qu’elle traite de sa relation malaisée à son corps et aux autres, de la solitude, de l’art qui éclaire la vie, d’un séjour en Haïti ou du vieillissement qui peut être une grâce pour ceux qui ont traversé l’enfance avec peine, Voyer-Léger sait allier la profondeur et la simplicité, l’intime et le collectif ainsi que la tristesse et la joie, dans un flot de conscience maîtrisé, habité par une quête éclairée du sens de la vie.
Louis Cornellier, Le DevoirNouveaux regards en histoire seigneuriale au Québec
Cet ouvrage universitaire bien garni de tableaux et de cartes offre un regard nouveau d'un régime qui a façonné le territoire du Québec, son économie et ses classes sociales.
Gabriel Delisle, Le NouvellisteAu temps de la petite vérole
Rénald Lessard publie ici l'imposante recherche qu'il a consacrée au corps médical laurentien d'avant 1800.
Faisant tenir [une copieuse iconographie] et la thèse de presque 800 feuilles en quelque 450 pages in-quarto à colonne double, les éditions du Septentrion ont produit un beau livre.
Que dire en conclusion sinon que voici ressuscitée une thèse mémorable et toujours utile?
Voici donc un livre stimulant à plus d'un titre.
Thomas Wien, Bulletin canadien d'histoire de la médecineCorriveau (La)
Ils se livrent à une enquête fouillée, faite de lectures autant que d'entretiens. Leur ouvrage s'appuie sur une large documentation et il est généreusement illustré.
Benoît Melançon, MENSLesage. Le chef télégénique
Son livre a le mérite de mettre en valeur le patrimoine politique du Québec. Cette iconographie couvre plus de 50% des pages du livre et met en lumière des affiches électorales, des photographies de Jean Lesage, des pages du journal La réforme et divers objets promotionnels comme des macarons et des stylos à bille. Il faut souligner, à cet égard, l'audace de l'éditeur qui n'a pas lésiné sur les moyens, comme il l'avait d'ailleurs fait dans le livre précédent de Lavigne, qui traitait de la modernité du marketing de l'Union nationale de 1944 à 1960.
Denis Monière, MENSDocteurs, guérisseurs et fossoyeurs
Voilà un livre petit format de 120 pages abondamment illustré qui nous invite à entrer dans l'univers de la médecine québécoise d'autrefois, à rencontrer divers personnages – guérisseurs, hospitalières, médecins (dont Michel Sarrazin, premier médecin du roi en Nouvelle-France, Joseph Morrin, James Douglas...), apothicaires (notamment le jeune pharmacien Wilfrid-Étienne Brunet, fondateur des pharmacies Brunet), sages-femmes, chirurgiens, rebouteux et charlatans, mais aussi religieuses, soldats (ceux de la garnison britannique sont plus d'un millier), immigrants surtout Irlandais, patients souffrant d'épidémies, de maladies contagieuses, mentales, vénériennes ou autres – et à découvrir des méthodes traditionnelles de soin ainsi que des techniques modernes.
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