Document : 1772-10-00 // 1773-00-00

Références / localisation du document

BM Bordeaux, Manuscrit MS 1480, Annexes, 1er Dossier : Mémoire et lettres de 1766 à 1774. // ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1019

Date(s)

1772-10-00 // 1773-00-00

Auteur ou organisme producteur

probablement Pérusse

Destinataire

probablement Bertin directeur du bureau d'agriculture (dépend du Contrôle Général)

Résumé et contenu

Projet d'établissement des familles acadiennes sur la terre de Monthoiron, appartenant à M. le Marquis de Pérusse. Plan et moyens

Détail de la subdivision des terres ; 900 arpents pour les cultivateurs et 522 pour les autres Acadiens dispersés dans le Royaume. Chronologie de l'établissement. Pérusse continuera la solde à ceux qui seront occupés aux défrichements. Détail de ce qu'ils recevront et des exemptions auxquelles ils auront droit (garanties par arrêts du conseil et lettres patentes). Don de missionnaires et ils peuvent conserver les leurs.

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DSCN0245.JPG LIASSE 10. f° 31. Projet d'établissement des familles acadiennes sur la terre de Monthoiron, appartenant à M. le Marquis de Pérusse.
Plan et moyens (en marge : Acadiens : 1773).

Il sera donné à chaque Acadien la propriété de trois arpents. On établira sur le terrain destiné aux établissements qui est de 7110 arpents quinze cent personnes choisies. Ces 1500 personnes seront divisées en 150 familles composées chacune de dix personnes, trente établissements ou maisons formeront un village.
Les 7110 arpents seront divisés en cinq portions égales dont chacune formera le territoire d'un village, ainsi chaque village sera composé de trente maisons, contiendra 300 cultivateurs et renfermera dans ses limites 1422 arpents, dont 900 appartiendront aux cultivateurs établis à raison de 30 arpents par établissement ou maisons, et les 522 autres seront employés à fournir trois arpents par personne, gens de métiers et autres dispersés dans le royaume, en pâturage commun et autres usages utiles aux établissements.
En 1773, avant le 1er octobre, on bâtira trente maisons propres à loger 300 Acadiens et les bestiaux nécessaires au défrichement. Dans le mois d'octobre on fera venir les Acadiens ; ceux qui ne pourront être logés dans les trente maisons seront placés à Poitiers et à Châtellerault, deux villes peu éloignées de l'établissement, l'automne sera employé au défrichement du tiers des terres.
En 1774, on travaillera à toutes les maisons et on les mettra en état de recevoir les Acadiens. L'automne sera également employé à défricher un autre tiers des terres. En 1775, on achèvera ces établissements et le défrichement DSCN0246.JPG de sorte qu'en janvier 1776 les Acadiens cultivateurs seront établis et les familles qui seront restées dans les villes maritimes et l'intérieur du royaume pourront vendre ou affermer les terres dont la propriété leur est accordée et qui seront alors en culture. La solde de 6s. par jour sera continuée à tous les Acadiens indistinctement jusqu'au 1er janvier 1774. Après cette époque, il ne sera rien payé aux Acadiens restés dans les villes maritimes ou autres du royaume. L'Etat se libérant vis à vis d'eux en assurant à chacun d'entre eux la propriété de trois arpents, dont ils ne jouiront cependant qu'au premier 1776.
A l'égard des cultivateurs occupés aux défrichements et des Acadiens logés à Poitiers et à Châtellerault, M. de Pérusse se charge de leur continuer la même solde, ou de pourvoir à leur nourriture jusqu'au 1er janvier 1776. L'administration est chargée du transport des Acadiens ainsi que de leur bagage jusqu'à Poitiers et à Châtellerault. Il sera fourni à chaque chef de famille laboureurs une maison construite à l'usage du pays : 2. paires de b?ufs ; 2 vaches ; 2 charrues ; 1 charrette, ainsi que les instruments propres à exploiter un [terrain].
Les b?ufs et la moitié des vaches seront nourries par M. Pérusse pendant la première année seulement.
Les Acadiens jouiront de toutes les exemptions accordées par les différents arrêts du conseil et lettres patentes aux nouvelles cultures, et d'autres exemptions particulières pavyraies ? spéciale. Ils doivent compter sur tout ce que le gouvernement pourra faire sans s'écarter des principes. En 1776 il sera payé à M. de Pérusse une rente seigneuriale (DSCN0247.JPG f° 32) de 35 à 40 s. par chaque arpent de terre en grain, mais par une évaluation qui sera fixée par le gouvernement. Il leur sera donné un missionnaire ou deux, et ils peuvent compter que le zèle de ceux qui les ont dirigé en Acadie, et qui existent encore, les portera à se consacrer aux établissements.

Notes

Il s'agit semble-t-il d'une suite du document précédent.
Destinataire : peut-être les Acadiens dans les ports (cf. notes de la précédente lettre).
consulté le document exactement identique aux ANC provenant des Archives du Calvados le 21 octobre 2003

datation du document : dans une lettre de 1774-04-27, Pérusse parle d'un mémoire qu'il a remis à Bertin en octobre 1772 ; il s'agit très certainement de celui-ci, mais Pérusse n'est pas toujours très précis dans ses dates.

Mots-clés

// Monthoiron
// projet d'établissement
// Poitou

Numéro de document

000011