Document : 1759-09-18b

Références / localisation du document

Archives diocésaines de Coutances // AD Manche, Saint-Lô, 6 Mi 252 à 257 // Michèle Godret, "Mariages acadiens à Cherbourg", Racine et Rameaux Français d'Acadie, 26, (2e semestre 2002) : pp. 9 à 17.

Date(s)

1759-09-18b

Auteur ou organisme producteur

Jean Paris, Curé de la ville de Cherbourg et doyen du doyenné de la Hague // Jean-Baptiste Galherme - Cécile Aucoin

Destinataire

JB Galherme // Cécile Aucoin // Acadiens de Cherbourg

Résumé et contenu

1er dossier de dispense de mariage pour absence d'autorisation parentale entre Acadiens : Dossier 1 : 1759, 18 septembre : Jean-Baptiste Galherme - Cécile Aucoin

[transcription intégrale sous le résumé de Madame Godret] - relu le 23 janv. 2004, pas de mention de re-départ.

La demande ne concerne pas ici une demande de dispense de consanguinité, mais d'autorisation parentale.
Il n'est pas précisé l'origine des bateaux qui ont amené les demandants à Cherbourg, mais il est dit qu'ils sont arrivés le jour de la Saint-André de l'année dernière, soit, normalement (si cela n'a pas changé depuis), le 30 novembre 1758. [en fait, il semble que deux vaisseaux soient arrivés à Cherbourg le 29 novembre 1758 et le 1er décembre 1758 ; les demandants viennent très certainement de l'un de ces deux navires]

Les individus sont dits "originaires de l'Acadie", alors qu'ils viennent de l'île Royale [à moins qu'ils ne viennent du Cap Sable (?)]

Note : selon les recherches de Patrice Berton et James P. Henry le mariage a eu lieu le : 1759-10-09
----
résumé de Madame Godret :

La première demande, en date du 18 Septembre 1759, est un peu spéciale, car il semble qu'il n'y a aucun degré de parenté entre les " suppliants ", mais seulement l'impossibilité d'obtenir le consentement des parents du garçon. Elle concerne Jean Baptiste GALHERME, âgé de 25 ans, fils de Jean Baptiste et de Josèphe HéBERT " originaire de l'Acadie, domicilié dans notre ville depuis la fête de St André de l'année dernière " et Cécile AUCOIN, fille de Sylvain, " âgée de vingt un ans, domiciliée dans notre dite paroisse depuis la St André ".

Le premier témoin est Cécile HéBERT, cinquante quatre ans, veuve de Nicolas LA CROIX, tante maternelle de Jean Baptiste. Elle raconte qu'ils sont " passés du Canada en France sur les vaisseaux de transport anglois " et que " le père du dit GALHERME fut fait prisonnier par les troupes angloises et conduit à Philadelphie, nouvelle angleterre, sans qu'on ait entendu de ses nouvelles depuis deux ans, ny que l'on puisse sçavoir s'il est actuellement vivant ou mort ". Sa femme Josèphe HéBERT a disparu avec lui. C'est pourquoi Jean Baptiste " quoique mineur de trente ans " ne peut obtenir le consentement de ses parents. Elle témoigne enfin qu'elle ne " connaît aucune parenté en degré prohibé entre les parties ".

Le second témoin est Eustache HENRY, fils d'Anthoine, 27 ans, cousin au 2éme degré de Jean Baptiste GALHERME. Il sont arrivés d'Acadie le même jour sur le même bateau. Il témoigne dans le même sens.

Le troisième témoin est Sylvain AUCOIN, 44 ans, père de Cécile, veuf de Catherine AMIROL (AMIROT). Il consent au mariage de sa fille et affirme qu'elle n'a jamais été mariée.

Le quatrième et dernier témoin est Pierre AUCOIN, 28 ans, fils d'Alexis, oncle paternel de Cécile, donc frère de Sylvain. Son témoignage confirme les autres.

Aucun d'entre eux ne sait écrire, ni signer.


----

Aujourd'hui, 18e jour du mois de septembre 1759, nous Jean Paris, Curé de la ville de Cherbourg et doyen du doyenné de la Hague, commissaire verbalement député par Monseigneur l'Illustrissime et révérendissime Jacques Le Fevre du Quesnoy Evêque de Coutances, avons en conséquence de ladite commission verbale procédé à l'examen des témoins ci-après nommés aux fins de constater l'état, condition et liberté de Jean-Baptiste Galherme, âgé de 25 ans, fils de Jean-Baptiste, originaire de l'Acadie [souligné], domicilié dans notre ville depuis la fête de Saint-André de l'année dernière [30 novembre 1758], et de Cécile Aucoin, fille de Sylvain, âgée de 21 ans domiciliée également dans notre dite paroisse depuis la St André, lesquels voudraient se marier ensemble sous le bon plaisir et par la permission de Monseigneur évêque de Coutances.

Premièrement a comparu Cécile Hébert, originaire de l'Acadie, âgée de 54 ans, veuve de Nicolas La Croix, tante dudit Jean-Baptiste Galherme à cause de sa mère, laquelle nous a déclaré que le dit Galherme suppliant est fils de Jean-Baptiste et de Josèphe Hébert, passé du Canada en France par les vaisseaux de transport anglais, et arrivé à Cherbourg le jour de St André ; que le père du dit Galherme fut fait prisonnier par les troupes anglaises il y a quatre ans, et conduit à Philadelphie Nouvelle Angleterre, sans que l'on ait entendu de ses nouvelles depuis deux ans, ni que l'on puisse savoir s'il est actuellement vivant ou mort ; que ladite Josèphe Hébert fut enlevée avec son mari et de laquelle on n'a rien entendu depuis : qu'ainsi il lui est impossible quoique mineur de trente ans d'obtenir aucun consentement de ses dits père ou mère pour son mariage avec ladite Cécile Aucoin ; et qu'enfin elle ne connaît aucune parenté en degré prohibé entre les parties, ce qui est vérifié par l'examen que nous en avons exactement fait. Lecture a elle faite de sa déposition a déclaré qu'elle contient vérité, y persiste et dit qu'elle ne peut signer, ne sachant point écrire.

Secondement à comparu Eustache Henry, fils d'Antoine, âgé de 27 ans, originaire de l'Acadie, parent du dit Jean-Baptiste Galherme suppliant, au second degré de consanguinité, lequel nous certifie que ledit Galherme est fils de Jean-Baptiste et de Josèphe Hébert, âgé de 25 ans, passé en France par les vaisseaux de transport anglais, et arrivé avec lui Eustache Henry et descendu à Cherbourg le jour de St André de l'année dernière, que le père dudit suppliant fut fait prisonnier par les troupes anglaises et conduit à Philadelphie Nouvelle Angleterre avec ladite Josèphe Hébert son épouse, il y a 4 ans, que depuis 2 ans on n'a rien entendu dudit Jean-Baptiste Galherme père dudit suppliant ni depuis les 4 années de l'enlèvement, aucune chose de ladite Josèphe Hébert mère, qu'il est impossible audit suppliant mineur de trente ans [sic] d'obtenir de consentement pour son mariage avec ladite Cécile Hébert et qu'enfin après avoir examiné l'état des parties, il ne se trouve aucun degré de parenté qui les empêche de s'épouser. Lecture a lui faite de sa déposition, a dit qu'elle contient vérité et y persiste et déclaré ne savoir signer.

Troisièmement a comparu Sylvain Aucoin âgé de 44 ans originaire de l'Acadie, père de la dite Cécile Aucoin, passé avec elle en France dans les vaisseaux de transport anglais, et arrivés à Cherbourg le jour Saint-André dernier, lequel nous a déclaré que Cécile Aucoin est fille de lui Sylvain et de défunte Catherine Amirol [ou Amirot, Amireau] son épouse, âgée de 21 ans, qu'elle n'a jamais été mariée, et qu'il consent à son mariage avec Jean-Baptiste Galherme fils de Jean-Baptiste, et qu'il ne connaît aucune parenté qui empêche que le mariage ne soit contracté sous le bon plaisir et par la permission et dispense de domicile de Mgr évêque de Coutances. Lecture à lui faite de sa déposition, a dit qu'elle contient vérité, y persiste, et a déclaré ne savoir écrire.

Quatrièmement a comparu Pierre Aucoin, fils d'Alexis, âgé de 28 ans, originaire de l'Acadie, oncle paternel de Cécile Aucoin suppliante, passée avec lui en France dans les vaisseaux de transport anglais, et arrivés à Cherbourg le jour St André de l'année dernière, lequel nous a déclaré que ladite Cécile Aucoin suppliante est fille de Sylvain ci-dessus dénommé et de défunte Catherine Amirot [ou Amirol], âgée de 21 ans, qu'elle n'a jamais été mariée et qu'il ne connaît entre les parties aucune parenté qui les empêche de contracter mariage ensemble sous le bon plaisir et après la permission et dispense de domicile de Mgr évêque de Coutances. Lecture à lui faite de sa déposition, a dit qu'elle contient vérité, y persiste et a déclaré ne savoir signer.

Desquelles dépositions et déclarations nous commissaire susdit verbalement député par Monseigneur évêque de Coutances, avons dressé le présent procès-verbal pour servir ce que de raison, ce dit jour et an que dessus [?]. (?)

[Signé Paris]

Notes

// Ce premier dossier est une demande de dispense d'autorisation parentale pour se marier (les parents du marié sont à Philadelphie depuis quatre ans et on est sans nouvelles d'eux depuis deux ans sans qu'il soit possible de savoir s'ils sont vivants ou morts).- on ne sait pas pour quelle raison les familles ont été séparées et si c'est la faute ou la volonté des Anglais : peut-être le fils était à l'île Saint-Jean pendant que les parents étaient en Acadie proprement dite. Rien n'est sûr.

// chercher ce qu'est la dispense de domicile

Mots-clés

// désignation
// dispenses de consanguinité
// Cherbourg

Numéro de document

001525