Document : 1784-04-08 // 1784-04-04

Références / localisation du document

Archivo Historico Nacional (Madrid), liasse 3885, n°3, expediente 13 de la section Estado, folio 13

Date(s)

1784-04-08 // 1784-04-04

Auteur ou organisme producteur

Peyroux de la Coudrenière

Destinataire

Chevalier de Hérédia

Résumé et contenu

Récit des circonstances de la rédaction de la lettre du 1784-04-04 ; il est probable que cette lettre n'a pas recueilli l'assentiment de tous les Acadiens.

Peyroux accuse reception de la lettre du 1784-03-26c ; suivant cette dernière lettre, les Acadiens ont écrit à Vergennes (cf. 1784-04-04 ; c'est lui qui a rédigé la requête) ; a fait assembler les Acadiens : "Mais comme les Acadiens s'occupent de divers genres de travaux pendant la semaine on ne put les faire assembler que le dimanche 4 avril". Rédige la requête mais les Acadiens demandent quelques changements (on ne sait pas lesquels). 35 pères de familles l'ont signée (en fait, seulement 31 si l'on compte les noms sur la pétition ; passage douteux : "D'autres en plus grand nombre voulaient également la signer, mais comme la page était remplie, on leur dit que cela suffisait" ; ceci donne à penser que Peyroux n'a pas vraiment obtenu l'assentiment de tous les Acadiens) ; les Acadiens, selon Peyroux, sont très satisfaits d'être réclamés par l'Espagne ; plusieurs ont, selon lui, pleuré de joie

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Copia

Monsieur,

Aussitôt la reception de la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire en date du 26 mars [1784-03-26c], je communiquai cette lettre à quelques uns des Acadiens qui en portèrent la nouvelle à leurs compatriotes, lesquels, d'une voix unanime, résolurent d'adresser une requête à M. le Comte de Vergennes : je fus chargé de rédiger cette requête. Mais comme les Acadiens s'occupent de divers genres de travaux pendant la semaine on ne put les faire assembler que le dimanche 4 avril. Ces gens ayant demandé quelques légers changement à la requête, je la rédigeai le lendemain et 35 pères de familles la signèrent. D'autres en plus grand nombre voulaient également la signer, mais comme la page était remplie, on leur dit que cela suffisait. Cette requête partit mardi 6 pour Paris : ainsi elle doit être parvenue au ministre à qui je l'ai directement adressée.
Les Acadiens ont été si satisfaits d'apprendre que vous les aviez demandé dans la conférence que vous aviez eue avec M. le Comte de Vergennes que plusieurs ont pleuré de joie en lisant votre lettre. Ils ne cessèrent de faire des voeux pour vous et pour tous ceux qui s'intéressent à leur sort. Persuadés que sa Majesté Très Catholique ne vous les refusera pas, ils ont promis d'attendre avec patience que votre cour ait envoyé ses ordres et ses dernières résolutions.
J'ai un peu tardé à vous mander l'envoi de cette requête en Cour parce que je comptais aussi avoir l'honneur de vous envoyer les propositions d'une petite société d'armateurs qui voudraient transporter les Acadiens à la Louisiane : mais comme ces armateurs ne sont pas encore d'accord sur leurs demandes, je crois ne devoir pas différer davantage de vous informer de ce qui s'est passé.

J'ai l'honneur, etc.

M. Peyroux de la Coudrenière à M. le Chevalier de Hérédia, à Nantes, ce 8 avril 1784.

Mots-clés

// travail : les Acadiens sont très occupés et ne peuvent être réunis que le dimanche
// division des Acadiens : Peyroux semble avoir eu du mal à recueillir l'assentiment de tout le monde

Numéro de document

002245