Document : 1774-01-15a

Références / localisation du document

ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1020

Date(s)

1774-01-15a

Auteur ou organisme producteur

Bellefontaine dit Beauséjour, acadien, major des milices de la Rivière Saint-Jean // De la Rue de Francy, commissaire des classes à Cherbourg

Destinataire

Fontette, intendant à Caen

Résumé et contenu

Longue Pétition et histoire de vie de Joseph Bellefontaine, très intéressant :

il est né en Acadie, il a été commerçant et interprète pour les sauvages, a excité ceux ci contre les Anglais, a été chargé de plusieurs commissions par l'administration française. Il vivait dans une grande opulence, jusqu'à ce que les Anglais [en fait les rangers] envahissent le pays. Il a été lié avec son fils à un arbre et plusieurs membres de sa famille ont été tués devant lui parce qu'il refusait de dire le serment d'allégeance et parce que les Anglais avait reconnu que c'était lui qui excitait les indiens.
Il est passé près de la mort mais a été finalement déporté à Port Royal et de là en Angleterre (mais il n'a pas débarqué) puis à Cherbourg où il est arrivé en décembre 1758. Lui et sa famille étaient presque morts à cause des privations, etc., mais "Heureusement ils trouvèrent chez les habitants de cette ville [de Cherbourg] les sentiments et les procédés de l'humanité et des secours qui rappellèrent à la vie ceux qui avaient assez de force pour en soutenir l'effet". Il raconte un peu sa vie depuis qu'il est en France ; un fils est mort, il est dans la misère, il couche sur la paille, n'a pas de couvertures, etc.
Ils demandent à ce que la pension du Roi de 12 s / tête qui leur était versé pendant un moment leur soit à nouveau reversée et qu'ils ne soient pas obligés d'aller [dans un hôpital ?] et de quitter Cherbourg, car ils voudraient être "à même de finir doucement leurs jours dans un pays au climat duquel ils sont familiarisés et aux usages duquel ils sont habitués"

Plusieurs passages très intéressant dont il est difficile de faire la part de l'exagération et celle de la réalité (penser à Annette Wievorka, l'ère du témoin] ; il faudrait en faire une analyse détaillée.

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Cherbourg, le 15 janvier 1774

Mémoire pour le sieur Joseph Bellefontaine dit Beauséjour major de toutes les milices de la Rivière Saint-Jean en Acadie, qui fait connaître l'état opulent et florissant dont il y jouissait, les actes de générosité et de désintéressement que son zèle pour le service du Roi lui a fait exercer pour entretenir les sauvages dans le parti Français, les malheurs qu'il a essuyés par les faits de la dernière guerre et par sa fidélité pour son prince, et la triste situation où il se trouve réduit depuis qu'il est en France résident à Cherbourg.

A Monseigneur de Fontette, intendant de la généralité de Caen,

Lorsque M. de Villebon, sous le règne de Louis XIV fit construire pour le Roi le fort qui a porté son nom dans le haut de la rivière Saint-Jean à 25 lieues de son embouchure en Acadie, il y fit passer des colons des autres cantons de cette province déjà habités par des Français. Le Sieur Gabriel Bellefontaine officier des vaisseaux du Roi dans le Canada et Angélique Robertjeanne furent de ce nombre. M. de Villebon qui connaissait ce que valait le Sieur Gabriel Bellefontaine et le parti avantageux qu'il en pourrait tirer le choisit et le nomma sous-lieutenant commandant sous ses ordres. Il lui concéda en même temps un terrain de trois lieues de face sur le bord de la rivière avec toute la profondeur où il pourrait s'étendre, qu'il mit en valeur par tous les établissements que le pays lui permit d'y former et il commença un commerce assez considérable tant avec les autres colonies française qu'avec les nations sauvages.
Le sieur Bellefontaine s'étant rendu les langues de ces sauvages très familières, M. de Villebon lui confia la commission d'interprète de ces nations pour le Roi, en sorte qu'il devint comme le chef de cette nouvelle colonie tant par les titres et l'autorité que le gouverneur lui avait transmise que par la fortune qu'il se formait et plus encore par la confiance que non seulement les autres colons, mais même ces sauvages avaient en lui, en ses conseils, et en des décisions le regardant les uns et les autres comme leur arbitre.
Lorsque ce canton devint un peu peuplé, on y érigea une paroisse sous le titre de Sainte Anne. Le sieur Joseph Bellefontaine surnommé Beauséjour dont il est ici question, fils du Sieur Gabriel ci dessus, est le premier sujet du Roi de France qui soit né dans cette colonie en 1697. C'est là qu'il a été élevé chez son père, et [élevé ?] à faire valoir leur concession et à entretenir leur commerce et leur liaison avec les nations sauvages, celui qu'ils faisaient le plus et qui leur rapportait davantage c'était avec les Abaquis [abénaquis], les marichils et les micmacs.
C'est là qu'il épousa Marie Anne Bergeron née à Port Royal de Barthélemy qui était français de la ville d'Amboise, lequel avait été s'établir à Port Royal et avait passé avec sa famille au fort de Villebon où il faisait valoir sa concession et y faisait aussi le commerce et de Delle Genevieve Ceran de St Aubin.
Le sieur Gabriel Bellefontaine étant mort, son fils Joseph hérita de tous ses biens, de son commerce et même de sa réputation ; il augmenta ces trois objets de la succession de son père même au dela de ses espérances ; les sauvages comme les Français ne faisaient rien sans le consulter et se soumettaient docilement à toutes ses décisions.
M. de Beauharnois, gouverneur général du Canada, s'étant fait informé ce que c'était (?) que le sieur Bellefontaine, et jugeant en pouvoir tirer d'utiles ressources lui confia aussi la commission d'interprête pour le Roi des nations sauvages et lui adressait tous les ordres qu'il avait à donner et à faire exécuter concernant ces nations. Il lui fit l'honneur dans plusieurs lettres de lui marquer sa satisfaction de la façon dont il se conduisait, en lui en promettant de glorieuses et lucratives récompenses. Le sieur Bellefontaine a eu le malheur de perdre toutes ces lettres avec tous ses autres papiers et titres dans le pillage que les Anglais ont fait pendant la dernière guerre de son habitation et de tous ses biens.
En 1749, M. le Marquis de la Gallisonnière commandant pour le Roi dans toute la nouvelle France terres et pays de la Louisiane, s'étant pareillement fait informer et assurer de la sage conduite de l'expérience et de la capacité du sieur Joseph Bellefontaine ainsi que de son zèle et de son affection au service du Roi, voulant l'honnorer, le distinguer et lui donner encore plus d'autorité, le créa et établit major des milices de la rivière St Jean avec injonction à tous les autres officiers et habitants de le reconnaitre en la dite qualité et de lui obéir en tout ce qui concernerait le service du Roi comme il est prouvé par la copie collationnée ci jointe de sa commission datée à Montréal le 10 avril 1749 [voir document suivant] : c'est le seul papier et titre que par la suite de ses malheurs il ait pu conserver. Mr de la Galissonnière lui continua aussi la commission d'interprète pour le Roi des nations sauvages.

Son fils Michel de Bellefontaine fut aussi fait dans le même temps officier des mêmes milices et en outre par la confiance que le commandant avait en lui il lui donna de préférence le poste important de courrier pour le Roi dans tout ce pays.
Quelque temps avant cette époque M. Hocquart intendant dans le Canada également plein de confiance au Sr Joseph Bellefontaine l'avait chargé d'entretenir par une correspondance habituelle avec les sauvages par des présents faits suivant les circonstances et par des promesses de la part du Roi de France, l'amitié et la paix avec ces nations et de leur insinuer la mésintélligence et la guerre avec les Anglais. Il y a heureusement et avantageusement réussi pendant dix ans, tant par sa façon de se conduire avec eux que par les présents considérables et de toutes espèces que l'état de sa fortune d'alors lui permettait de leur faire fréquemment et à ses propres dépends. Toutes les fois même qu'il jugeait nécessaire, ou qu'il recevait des ordres pour envoyer en divers endroits des partis sauvages, soit pour empêcher les ennemis de pénétrer soit pour les chasser des postes dont ils s'étaient emparés, souvent son courage le faisait se mettre à leur tête quand il jugeait la chose importante, et toujours sans attendre les approvisionnements nécessaires pour ces entreprises et pour une plus prompte expédition, il leur fournissait les armes, les munitions, les vivres et même les vêtements et pendant l'absence des hommes il portait la libéralité jusqu'à faire distribuer aux femmes et enfants la nourriture et les habits dont elles avaient besoin.
M. les gouverneurs et intendants lui demandaient souvent des états des dépenses qu'il faisait si libéralement et si à propos pour des objets si importants et lui en proposaient des récompenses. Sa réponse ordinnaire a toujours été qu'il en était assez récompensé si il en avait résulté quelque bien pour le service du Roi et par la satisfaction d'y avoir contribué de sa personne et de son bien ; que d'ailleurs sa fortune lui permettait de donner cette preuve de son attachement sans diminution préjudiciable ; ces sentiments et sa générosité portèrent même son désintéressement jusqu'à refuser les appointements de 600 # d'une barique de vin et d'une d'eau de vie attachés à la commission d'interprète par an qu'il avait exercée pendant environ trente, et à dire qu'il était d'autres sujets à récompenser qui en avaient plus besoin que lui et d'autres objets de dépense à remplir ; en sorte que le sieur Joseph Bellefontaine n'ayant fait ni mémoire ni état de ses dépenses ne peut citer à quelles sommes elles ont monté ; cependant il croit pouvoir assurer sans intéresser le scrupule et la délicatese de sa conscience, que tant ce qu'il a avancé du sien que ce qu'il a refusé peut monter à environ 60 000 Livres : heureux, ajoute-t-il, s'il était encore à même de se procurer la même satisfaction et de donner les mêmes preuves des sentiments qui lui restent.
Le sieur B. avait eu plusieurs enfants entre autres Michel qui avait épousé Madeleine Guillebeau de Port Royal, fille de [un blanc] et de Madeleine Forest qui étaient venus s'établir au fort Villebon ; et Nastasie qui avait épousé Eustache Paré habitant du Canton y vivant de son bien fils de Pierre armurier et de Jeanne Dugas.
Il vivait tranquille heureux et considéré dans cet état opulent et florissant, lorsque les Anglais pendant la dernière guerre en 1758 vinrent en force dans ce pays, s'en emparèrent et le ravagèrent ; ils s'acharnèrent particulièrement sur le Sieur B. et sa famille ; ils les pillèrent et voulaient exiger d'eux qu'ils se soumissent à la domination anglaise et qu'ils prêtassent serment de fidélité à leur prince, ce que B. et toute sa famille refusèrent courageusement et constamment.
Cet acte de fidélité, ce refus généreux et le grade de major des troupes dont il était revêtu, jointe à la connaissance que les ennemis eurent que c'était lui qui par ses discours et par ses largesses avait fomenté et toujours entretenu les sauvages en haine et en guerre contre les Anglais, lui attirèrent les malheurs inouis qu'il a essuyé dont il regarde comme le moindre celui de la perte de sa fortune et de sa liberté. Toute âme humaine sera comme lui bien plus affectée du massacre affreux d'une partie de sa famille, dont ils eurent la dureté de le rendre témoin. Liés lui et son fils Michel les mains derrière le dos et attachés à des arbres ils lui répéterent encore qu'il eut avec toute sa famille à se soumettre à la domination anglaise et à jurer le serment de fidélité à leur roi. Il persista dans la constance de son refus ; ils en portèrent la rage jusqu'à massacrer sa fille Nastasie, femme d'Eustache Paré, écrasèrent la tête à coup de crosse de fusil à deux de ses enfants et à un fils de Michel et à fendre la tête de la femme de celui ci à coup de hâche. Pendant cette barbare scène, Anne Bergeron sa femme et Eustache Paré son gendre prirent chacun dans leur bras un enfant du dit Paré et ne les sauvèrent de la fureur de ces hommes cruels que par leur fuite dans les bois avec ce qu'ils avaient sur le corps, sans se donner le temps de prendre ni hardes ni provisions ni papiers.
Après de telles cruautés le sieur de Bellefontaine et son fils s'attendaient au même sort, on les en avait même déjà menacé, pour les forcer à ce qu'on exigeait d'eux, mais l'attachement qu'ils ont toujours cru devoir à leur légitime prince les avait déterminés à souffrir la mort plutôt que de manquer à leur fidélité. Cependant le commandant de cette troupe les en garantit, disant que puisqu'ils étaient officiers ils serviraient à échanger quelques officiers anglais qui étaient au pouvoir des Français. En conséquence, on les conduisit ainsi liés au fort du bas de la rivière Saint-Jean où Marie Anne Bergeron et Eustache Paré vinrent les joindre avec les restes de cette malheureuse famille.
Le commandant de ce fort, moins inhumain, fit grâce du massacre à ces quatre personnes mais non moins dur il les fit conduire tous les six presque tous nus au fort Royal.
Le commandant de celui ci refusa l'échange qu'on leur avait fait entrevoir et espérer et les envoya à Boston [écrit Baston]. Dans ce trajet ils essuyèrent les traitements les plus durs et qui, suivant les lois de la guerre et l'humanité, ne devraient pas être faits à des prisonniers de guerre à qui on ne peut reprocher que leur exactitude à remplir leurs devoirs et leur fidélité pour leur prince. Ils furent encore avec la même dureté transférés à Chiboucton puis embarqués pour l'Angleterre avec nombre d'autres prisonniers de guerre et toujours traités avec la même inhumanité.
Arrivés en Angleterre, après une longue et pénible traversée, on les garda encore quinze jours dans le même bâtiment sans leur laisser la liberté de descendre pour prendre un peu l'air de la terre, puis on les fit partir pour [la] France ; dans tous ces différents trajets on ne leur avait donné, ainsi qu'aux autres, que très peu de mauvaise nourriture gâtée et pourrie et de l'eau.
Enfin on les débarqua à Cherbourg sur la fin de 1758, dans l'état le plus affreux possible de misère, de nudité, et de maladie, dont plusieurs étaient déjà morts et tous les autres mourants. Heureusement ils trouvèrent chez les habitants de cette ville les sentiments et les procédés de l'humanité et des secours qui rappellèrent à la vie ceux qui avaient assez de force pour en soutenir l'effet.
Il y a plus de 15 ans que le sieur Joseph Bellefontaine traine ici une vie plus languissante encore par les suites des chagrins des misères qu'il a essuyés que par son grand âge. Il est actuellement dans sa 77e année. Marie-Anne Bergeron sa femme encore plus infirme que lui est dans sa 69e. Les premières années de leur arrivée dans cette ville le Roi touché des malheurs qu'ils venaient d'essuyer de la misère où ils étaient réduits et des infirmités dont ils étaient accablés leur avait accordé à lui et à sa femme une double subsistance, de 12s par jour comme étant véritablement grabataires et absolument hors d'état d'aucun travail à compter du 1er janvier 1766. Cette double subsistance leur a été retranchée et ils ont ét comme tous les autres réduits à 6 s. par jour. Pour comble de malheur leur fils michel qui par son travail les aidait à vivre un peu moins durement est mort de la petite vérole le 30 mars 1767 à l'âge de 33 ans, en sorte qu'accablés d'années et d'infirmités ils se trouvent réduits à la plus affreuse misère. La modique paye que le Roi leur continue suffisant à peine à leur procurer la plus grossière nourriture, ils couchent sur la paille seule, sans draps ni couverture presque même sans chemises, leur peu de hardes toutes mauvaises qu'elles sont leur servant à les couvrir la nuit comme à les vêtir le jour.
Voilà un abbrégé succint des malheurs que le Sieur J. B. et sa femme ont essuyé et du triste état actuel où ils sont réduits. Dans le détail desquels ils n'oseraient entrer plus amplement dans la crainte d'ennuyer plus longtemps par le triste récit des cruelles circonstances qui ont accompagné et suivi ces malheurs. Quelle différence de l'état où ils ont passé les premières années de leur vie et que cependant ils ont sacrifié sans regret à la fidélité qu'ils devaient à leur roi. Qui pourrait exiger qu'à leur âge et dans une telle situation ils fussent entreprendre de cultiver la terre et peut-on même les en juger capables ? Forcés de renoncer aux avantages qui résulteront d'un établissement aussi favorable que celui qu'on offre aux autres Acadiens, ils réclament la pitié et les bontés du ministère et en attendant au secours qui leur tienne lieu de dédommagement et de récompense, qui les tirent de la misère où ils languissent depuis tant d'années et les laisse achever un peu moins durement le petit reste du terme que la providence à mis à leurs jours.
Depuis le passage de M. lemoyne en cette ville en juin de l'an passé, on leur fait espérer ce secours. Ce commissaire général de la marine les a même fait prévenir qu'on projette de les placer dans quelque abbaye ou maison religieuse pour y recevoir la nourriture et le vêtement. La triste situation où ils languissent ici depuis si longtemps les fait s'adresser à vous, Mgr, et vous représenter que cette décision tarde bien à les en tirer. Ils prennent la liberté de vous représenter aussi que résignés à accepter tel bien qu'on voudra leur faire, le plus petit déplacement sera bien pénible et bien fatiguant pour eux, qu'un changement d'air ne fera qu'ajouter à leurs infirmités qu'elles les rendront encore plus à charge à ceux qui seront chargés de leur fournir les besoins de la vie et de l'entretien, qu'ils craignent que ces infirmités qui vraisemblablement ne feront qu'augmenter avec la vieillesse, n'excitent de l'humeur qui mêlerait de la répugnance à ces secours, enfin qu'ils ne sont plus d'âge à contracter de nouvelles habitudes ni à se former de nouvelles allures.
D'après ces réflexions dont vous sentez sans doute l'importance pour eux, ils demandent s'il ne serait pas possible de convertir en une pension annuelle ou en une paye journalière telle que le double de celle que le Roi leur a donné jusqu'à présent, la dépense que ferait pour eux cette abbaye, en la chargeant de leur faire toucher exactement cette pension à Cherbourg où il leur semble qu'ils termineraient leur carrière plus tranquillement que partout ailleurs. Ils pensent que la chose serait au moins égale pour cette abbaye, surtout la charge vu leur grand âge, ne devant pas encore durer longtemps. Ils sentent que cet arrangement leur serait bien plus agréable puisqu'il les tirerait de l'affreuse misère où ils ont languit jusqu'à présent, et les mettrait à même de finir doucement leurs jours dans un pays au climat duquel ils sont familiarisés et aux usages duquel ils sont habitués. Et c'est l'objet de leur demande et de leurs désirs, une entière satisfaction, des jours heureux et longs, c'est celui des voeux qu'ils ne cesseront d'adresser au puissant et juste dispensateur des biens et des états pour ceux qui adouciront l'amertume de leur déplorable sort, et pour ceux qui auront contribué et pour vous Mgr, à qui ils prennent la liberté de présenter leurs respects profonds

signé (très mal, ce n'est plus la même écriture, c'est celle de quelqu'un qui semble à peine savoir écrire et qui signe : ) Joseph Bellefonten

Notes

// cf. Biographie de Bellefontaine (Godin) dans DBC. La biographie mentionne d'autres documents concernant Bellefontaine dans RAPC 1905, notamment
// L'auteur de la transcription du récit est très certainement de Francy, car c'est la même écriture que la pétition qui vient avec [cf. pièce suivante]

Mots-clés

// perception
// repartir (ne pas repartir : il veut rester en France)
// Cherbourg
// culture : les Acadiens se sont acculturés à Caen (climat et usages)
// secours : 12 sous auraient été versés à un moment donné à certains.

Numéro de document

001118