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Oka par la caricature

Deux visions distinctes d'une même crise

La crise d'Oka éclate brutalement à l'été de 1990. Des warriors armés barricadent des routes conduisant à Montréal pour protester contre un projet d'agrandissement d'un golf privé et de construction domiciliaire sur des terres revendiquées par la communauté mohawk. Devant l'intransigeance des mutins, l'autorité civile s'en remet aux militaires qui dressent à leur tour des barrages aux entrées des réserves. C'est l'état de siège. Pendant presque trois mois, le pays bascule dans la violence et le désordre.
     Oka s'inscrit au coeur du débat constitutionnel canadien, de la question nationale québécoise et de l'éveil amérindien. Trois nationalismes se sont confrontés à Oka et la caricature, à sa façon insolente et cinglante, les a rappelés sans détour en livrant, tant dans la presse anglophone que francophone, une opinion éditoriale visiblement marquée par l'idéologie. Chaque clan exhibe alors la version accommdante de son Indien. En témoigne une documentation plutôt singulière qui réunit quelque 800 illustrations tirées d'une quarantaine de journaux.
     À la fois amusantes, réductrices et parfois troublantes, ces images partisanes et, de ce fait, contrastées des principaux acteurs et des événements d'Oka invitent le lecteur à voir et à suivre en parallèle deux récits bien distincts et drôlement révélateurs de la même crise.

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