Nos livres font parler d'eux

Ex Machina

Le goût du voyage, tant autour du monde qu'à l'intérieur de l'être, est au coeur du travail d'Ex Machina. De la même façon, les Chantiers d'écriture scénique procèdent d'une volonté de rendre la démarche de création de la compagnie accessible à tous, en plus de renseigner sur la réflexion plus théorique que Lepage a amorcée sur le travail accompli jusque-là. L'ouvrage qui en résulte, abondamment illustré, est divisé en deux parties. La première, écrite par Patrick Caux, relate la démarche théâtrale de la compagnie étape par étape, rendant compte des séances au coeur du processus de création d'une pièce de théâtre. La deuxième partie, rédigée par Bernard Gilbert, explique la genèse des opéras auxquels a participé Ex Machina depuis 1999. Incontournable pour les fans de Lepage!

Yann Rousset, Le Libraire

America

De cents manières palpitantes, Vaugeois nous fait découvrir comment nos ancêtres explorateurs et commerçants avaient pu, avaient voulu entrer en relation étroite et personnelle avec les douzaines de bandes indiennes qui se trouvaient au milieu du continent à cette époque. [...] L'Ouvrage de Denis Vaugeois a cet autre mérite d'offrir aux Québécois d'aujourd'hui et aux Français de France eux-mêmes, par le chemin de cette expédition des Lewis & Clark, une vue d'ensemble de l'Amérique du Nord et une description des forces complexes en présence au moment de la fondation des États-Unis...

Jean-Pierre Bonhomme, L'Encyclopédie de l'Agora

Mesure d’un continent [Redux] (La)

S'il existait des Oscar et des César de l'édition, c'est cet ouvrage magistral qu'il faudrait honorer. La clarté de la typographie, la perfection des couleurs dont les à-plats dorés des titres , la qualité du papier servent magnifiquement une collection incomparable de cartes et de gravures tirées des archives françaises, canadiennes, américaines et britanniques. Ces cartes illustrées sont souvent des oeuvres d'art qui ne le cèdent en rien aux peintures et lithographies d'époque. Mais surtout, les textes de Raymonde Litalien, historienne-archiviste à qui l'on devait le passionnant Explorateurs de l'Amérique du Nord (Septentrion), et de ses collègues Denis Vaugeois et Jean-François Palomino constituent une véritable histoire de l'Amérique qui se lit "comme un roman". Cher, mais cet ouvrage de collection sera dans quelques années une aubaine. (Notons que l'éditeur a renoué avec la tradition perdue qui nous informait des divers tirages, des caractères et du type de papier utilisés.)

Jean Paré, L’actualité

Mesure d’un continent (La)

La mesure d'un continent : Atlas historique de l'Amérique du Nord, 1492-1814, par Raymonde Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois. S'il existait des Oscar et des César de l'édition, c'est cet ouvrage magistral qu'il faudrait honorer. La clarté de la typographie, la perfection des couleurs dont les à-plats dorés des titres , la qualité du papier servent magnifiquement une collection incomparable de cartes et de gravures tirées des archives françaises, canadiennes, américaines et britanniques. Ces cartes illustrées sont souvent des oeuvres d'art qui ne le cèdent en rien aux peintures et lithographies d'époque. Mais surtout, les textes de Raymonde Litalien, historienne-archiviste à qui l'on devait le passionnant Explorateurs de l'Amérique du Nord (Septentrion), et de ses collègues Denis Vaugeois et Jean-François Palomino constituent une véritable histoire de l'Amérique qui se lit "comme un roman". Cher, mais cet ouvrage de collection sera dans quelques années une aubaine. (Notons que l'éditeur a renoué avec la tradition perdue qui nous informait des divers tirages, des caractères et du type de papier utilisés.)

Jean paré, L’actualité

Mesure d’un continent (La)

En 1760, les Anglais, qui venaient tout juste de conquérir Québec, se sont attaqués à une tâche urgente: copier les cartes françaises du Saint-Laurent et cartographier la région. Ils ignoraient s'ils auraient encore une fois à évacuer les terres conquises, à cause des négociations qui avaient cours en Europe. Durant les décennies précédentes, leur incapacité à se procurer les cartes françaises du fleuve avait grandement nuit aux campagnes anglaises en Nouvelle-France. L'entreprise a débouché sur les célèbres "cartes de Murray", du nom du premier gouverneur britannique de Québec.

L'anecdote, relatée par l'historien Denis Vaugeois, illustre l'importance des cartes dans l'histoire de l'Amérique du Nord. Dans son livre La mesure d'un continent, écrit en collaboration avec l'archiviste Raymonde Litalien et le cartothécaire Jean-François Palomino, M. Vaugeois relate l'évolution des cartes du Canada et des États-Unis jusqu'à l'expédition de Lewis et Clark, au début du XIXe siècle. Au fil de 200 documents, on suit la progression des connaissances géographiques, et celle des intérêts tactiques et stratégiques.

Dans les premiers deux siècles de la colonie, la cartographie est essentiellement une affaire française. "Lors des négociations du traité de Paris en 1763 et encore en 1783, à la fin de la guerre d'indépendance américaine, les cartes utilisées ont été copiées sur des cartes françaises, relate M. Vaugeois en entrevue. Les Anglais ont très peu cartographié à cette époque. Ils arrivaient en grand nombre, avec des familles. Ils étaient moins portés à aller à l'aventure à l'intérieur des terres. Ils s'installent plutôt sur la côte et font du commerce avec l'Europe. Les Français ont une approche coloniale très différente. Tout d'abord, ils sont les plus déterminés des Européens à trouver un passage vers la Chine. La thématique souterraine des Atlas, c'est la recherche d'un passage vers le Pacifique."

La toponymie du continent s'est trouvée marquée par cette différence sociopolitique. "Sur la côte Atlantique, tous les noms sont européens, par exemple Jersey ou Caroline, dit M. Vaugeois. À l'intérieur, elle est très française ou indienne, et quand elle est indienne, elle l'est par les Français. Le Wisconsin était par exemple le Ouisconsin, qui a été anglicisé par la suite. Tous les noms amérindiens de l'intérieur ont été relevés par les Français."

D'ailleurs, on retrouve dans les deux Dakota un culte surprenant pour La Vérendrye, le premier Européen à avoir "découvert" - un terme que n'aime pas M. Vaugeois, puisque les Amérindiens étaient déjà là - la région. Il a peut-être donné son nom - Pierre - à la capitale du Dakota du Sud, - l'autre hypothèse étant que le nom vienne d'un autre explorateur d'origine française, Pierre Chouteau. Dans les deux États, les historiens locaux dissèquent les écrits de La Vérendrye pour identifier précisément les lieux qu'il a parcourus, et les peuples autochtones qu'il a rencontrés dans ses voyages du début du XVIIIe siècle.

Faire parler les documents

Le projet a mis une dizaine d'années à aboutir. "Pour moi, c'était des documents que j'avais le goût de faire parler, dit M. Vaugeois. En fait, c'est l'oeuvre d'une vie. Concrètement, les choses ont beaucoup avancé à partir de 1999, quand j'ai rencontré Palomino au Printemps du Québec à Paris. Il m'a fait découvrir des cartes de Franklin qu'il avait sorties des voûtes de la Bibliothèque nationale à Paris. Quand il est revenu au Québec, j'ai fait des pressions pour qu'il entre à la Bibliothèque nationale du Québec. Un cartothécaire de sa qualité, ça prenait ça."

Le livre regorge de détails fascinants et de joyaux visuels. On y apprend notamment que les Basques ont commencé à pêcher près de Terre-Neuve parce que les baleines se faisaient rares au large de l'Espagne et de la France, pour des raisons inexpliquées. Qu'un archevêché islandais a existé entre 1124 et 1378 au Groenland. Que l'auteur d'une carte de 1502, décrivant la division du Nouveau Monde entre Espagnols et Portugais, est resté anonyme parce que la divulgation des cartes était alors considérée comme une trahison. La carte a pris le nom du diplomate italien, Alberto Cantino, qui a réussi à soudoyer - pour 12 ducats d'or - un cartographe lisbonnais. On peut aussi apprécier les grands moments de la brève colonisation française de la Nouvelle-Angleterre, avec Champlain au début du XVIIe siècle.

Mathieu Perreault, La Presse

Mesure d’un continent (La)

Ce n'est pas un atlas banal. Loin de là. Et pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de près, au Salon du livre de Montréal cette fin de semaine comme en librairie en tout temps, voilà un livre qu'il faut au moins se donner la peine de voir une fois. La Mesure d'un continent propose, souvent pour la première fois, des documents cartographiques uniques, la plupart de réelles oeuvres d'art dessinées par des artistes dont les noms se sont parfois perdus dans la nuit des temps.

Avant les avancées de la numérisation, ces documents, colligés depuis vingt ans aux quatre coins du monde, n'auraient pas pu être reproduits et mis ainsi à la disposition d'un vaste public.

Mais outre l'exceptionnelle beauté de ces documents, que le travail d'un imprimeur québécois rend admirablement bien - chose d'ailleurs très rare désormais pour les «beaux livres» puisqu'on imprime le plus souvent en Chine -, quel intérêt y a-t-il à porter à un atlas historique pareil?

Les intérêts sont en vérité multiples, comme l'expliquent Raymonde Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois, qui ont mené de main de maître ce projet ambitieux et, sans l'ombre d'un doute, très onéreux. Les cartes reproduites dans La Mesure d'un continent traduisent en effet des ambitions à la fois de découvreurs, de géographes, de familles royales entières, de généraux, de conquérants et de rêveurs. Prendre la mesure de ce qu'elles signifient pour les gens qui les observent alors est déjà, en soi, une très vaste entreprise. En un mot, disons que ces cartes permettent d'envisager l'histoire de notre continent selon une trame géopolitique originale.

De plus, comment, devant des documents semblables, ne pas rêver au sort de l'Amérique qui se joue dans l'expression même de l'évolution de sa cartographie? Amérique indienne, française, hollandaise, espagnole, anglaise...

Tout en ne connaissant souvent que de façon approximative le Nouveau Monde, ses premiers cartographes parvenaient à en anticiper la mesure souvent sur la seule base de savoirs ou de ouï-dires antérieurs à leurs propres avancées terrestres.

Toutes ces cartes ici rassemblées sont nourries par des textes intelligents qui les expliquent autant qu'ils rendent compte d'un monde que les cartographes, au fond, tentaient eux aussi d'expliquer à leur façon.

La multitude de lieux, de rivières et de fleuves que s'emploient à situer tant bien que mal ces cartes ont tous été indexés. Ce vaste effort consenti par l'éditeur à donner des clés d'accès aux lecteurs, plusieurs pourraient s'en inspirer pour des projets autrement moins complexes.

À la toute fin de La Mesure d'un continent, le colophon se permet de manifester la joie de l'éditeur devant ce travail en effet remarquable. Ce livre, y lit-on, a été achevé d'imprimer, «pour le plus grand plaisir de Gilles Herman et Denis Vaugeois», dans la perspective du 400e anniversaire de fondation de la ville de Québec, avec la «complicité des chefs Anadabijou, Tessouat, Capitanal et l'accueil fraternel des Etchemins, Montagnais, Algonquins et divers alliés de la coalition laurentienne, puis des innombrables nations indiennes de l'intérieur, avec lesquels Normands, Bretons, Malouins, Rochellois, Basques, vite rejoints par des Français du Perche, de la Saintonge et de l'Île-de-France, et combien d'autres, donneront naissance à un nouveau peuple».

Faut-il fermer ce livre que déjà nous reprend l'envie de le rouvrir au hasard, pour plonger au coeur du continent.

Jean-François Nadeau, Le Devoir

Ex Machina

Écrit dans une prose accessible, rempli de photos et de croquis, l'ouvrage remonte le temps et rappelle de bons souvenirs. En guise de hors-d'oeuvre, on dévoile aussi quelques extraits du carnet de bord du Dragon bleu, un spectacle encore en gestation. La dernière partie, rédigée par Bernard Gilbert, permet de prendre la mesure du travail de Lepage dans le secteur de l'opéra, des réalisations majestueuses que bien peu de Québécois ont eu la chance de voir.

Christian Saint-Pierre, Voir

Ex Machina

Robert Lepage nous entraîne dans les fascinantes coulisses de sa compagnie. Des pistes de départ jusqu'à l'écriture finale des spectacles, le livre permet de découvrir, de l'intérieur, le processus de création unique d'Ex Machina.

Christian Saint-Pierre, Voir

Mesure d’un continent (La)

En ouvrant le magnifique atlas historique de l’Amérique du Nord que les éditions du Septentrion et les Presses de l’Université Paris-Sorbonne, en collaboration avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec, viennent de faire paraître sous le titre La mesure d’un continent, je suis un peu retombé en enfance. Non seulement l’envie de partir parcourir ce monde s’est réveillée, mais j’ai soudainement eu envie de voyager dans le temps.

Ce livre magnifique, écrit et réalisé par Raymonde Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois, nous fait non seulement découvrir une panoplie de cartes magnifiques, les plus anciennes datant de 1500, mais il réécrit du même coup, à partir de ces lectures multiples du continent que les explorateurs qui l’ont cartographié proposent, l’histoire du Nouveau Monde. On sent les rapports entre Blancs et Amérindiens qui se déterminent de belle manière, alors que les uns revêtent aux yeux des autres une importance étonnante. S’y dessinent aussi les rapports de force entre les peuples conquérants venus d’Europe au fil de la connaissance et de la représentation qu’ils se sont faits du territoire à envahir.

La mesure du continent posé sur mes genoux, je rêve comme lorsque j’avais trois ou quatre décennies de moins. Les cartes m’emportent et me font errer, non seulement sur les routes qu’elles tracent, mais aussi sur une certaine vision qu’on avait du monde, il n’y a pourtant pas si longtemps.

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Michel Vézina, Ici

Mesure d’un continent (La)

C’est une splendeur... On ouvre ça et on sourit de bonheur. Un cadeau magnifique.

Vous pouvez écouter l’entrevue complète de Denis Vaugeois à Pourquoi pas dimanche

Joël Le Bigot, Première chaîne de Radio-Canada

Ex Machina

Rempli de photographies souvent inédites et d'informations méconnues concernant la mystérieuse création des oeuvres de Lepage, ce livre d'un peu plus de 80 pages permet à tous ses fans de faire une incursion dans l'idéal artistique de Lepage et de ses collaborateurs.

Rédigé par Patrick Caux et Bernard Gilbert, spécialistes de l'oeuvre de Lepage et respectivement journaliste culturel et collaborateur à la production des opéras mis en scène par le célèbre créateur, cet ouvrage aborde notamment l'utilisation des nouvelles technologies, la place donnée au hasard, la construction des spectacles solos, les opéras, le temps de la création, le vocabulaire scénique et, bien sûr, la genèse d'Ex Machina, compagnie de Lepage, et celle de La Caserne, lieu privilégié de création dont on célèbre cette année les dix ans.

Claudia Larochelle, Le Journal de Montréal

Mesure d’un continent (La)

Ce livre est spectaculaire!

Cet atlas historique est un livre de collection.

Mieux que toute autre source historique, la cartograhie rend compte de l’avancement de la connaissance de l’Amérique du Nord, de la mobilité des frontières, des enjeux économiques, politiques ou militaires auxquels ont été confrontés les principaux maîtres du continent.

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Didier Fessou, Le Soleil

Événement, identité et histoire

La démarche de Robert Lepage et de sa compagnie Ex Machina a été analysée, étudiée, disséquée. Par de nombreux critiques et théoriciens du théâtre. Ce qui est fort louable. Sauf que les principaux intéressés, les membres d'Ex Machina, n'ont jamais eu leur mot à dire dans ces écrits. Les auteurs Patrick Caux et Bernard Gilbert, avec l'ouvrage Ex Machina, Chantiers d'écriture scénique, donnent enfin la parole à Lepage et ses prolifiques collaborateurs.



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TEXTE DU LIEN

Sylvie St-Jacques, La Presse

Histoire d’un rêve brisé?

Pendant plus de trente ans, l'historien Yves Roby a étudié l'exode de centaines de milliers de Québécois vers les États-Unis. Son dernier ouvrage, Histoire d'un rêve brisé, constitue le point d'orgue de sa réflexion sur ce phénomène migratoire exceptionnel des 19e et 20e siècles.

Pascale Guéricolas, Au fil des évènements

Histoire d’un rêve brisé?

En juillet 1893, Harper's, l'un des magazines de la bonne société américaine, se plaisait à opposer deux dessins. L'un représentait un «habitant» miséreux portant la tuque et la ceinture fléchée à son arrivée en Nouvelle-Angleterre, l'autre, le même homme, vieilli mais américanisé, enrichi et très élégamment vêtu. Mais personne n'aurait imaginé que les Américains d'ascendance québécoise puissent symboliser l'échec du Canada.

C'est pourtant l'idée que l'un d'entre eux, Wilfrid Beaulieu, a diffusée en 1961 dans son petit hebdomadaire, Le Travailleur de Worcester (Massachusetts): «Nous, qui constituons la "Franco-Américanie", sommes une preuve vivante de l'inefficacité et de l'inaptitude de la Confédération canadienne, de même que de l'impuissance du Québec, au sein de cette Confédération.»

Dans son livre au titre révélateur, Histoire d'un rêve brisé? Les Canadiens français aux États-Unis, le chercheur québécois Yves Roby n'hésite pas à ranger Wilfrid Beaulieu (1900-1979) parmi ceux que l'on appelait «les fous de la race», c'est-à-dire les défenseurs les plus acharnés de la survivance culturelle et linguistique des leurs au sein de la société américaine. Sa belle folie, Beaulieu l'a manifestée sans relâche.

Le journaliste, né à Lowell, formé au Québec puis revenu définitivement en Nouvelle-Angleterre, incarne, comme Roby l'a très bien perçu, le rêve franco-américain dans sa version la plus pure et la plus élitiste. Il a fait partie des sentinellistes, ces Américains d'origine canadienne-française qui sont allés, dans les années vingt, jusqu'à se révolter contre Mgr William Hickey, l'évêque catholique de Providence, qu'ils jugeaient assimilateur.

Beaulieu sera, chez les Franco-Américains, le partisan presque solitaire de l'indépendance du Québec. Pour comprendre un engagement aussi étonnant, il faut, à l'exemple de Roby, remonter dans le temps.

En 1901, seulement 55 % de la population d'origine canadienne-française habitait au Québec! Le reste vivait dans les provinces anglophones du Canada et surtout dans le pays voisin.

Près d'un million de Canadiens français se trouvaient aux États-Unis, principalement en Nouvelle-Angleterre. Ceux qui avaient quitté le Québec pour s'installer dans une société beaucoup plus industrialisée l'avaient fait essentiellement pour fuir la pauvreté. Même si certains reviendront vivre dans la province natale, la plupart resteront dans leur pays d'adoption.

De 1840 à 1930, le mouvement migratoire des Canadiens français vers les États-Unis bouleverse l'histoire du Québec. En s'appuyant sur les études de Yolande Lavoie, Roby signale qu'à cause de cette saignée, le déficit démographique cumulé de la province atteint quatre millions d'habitants en 1980.

Même si la majorité de nos élites s'affligeait de l'exode, des gens influents ont pensé, à la suite d'Edmond de Nevers, que leurs compatriotes établis aux États-Unis, loin d'avoir abandonné la terre ancestrale, l'avaient agrandie! En 1892, Adolphe Chapleau, ancien premier ministre du Québec, voyait dans les émigrés «les sentinelles avancées de la patrie, le paratonnerre» fait pour protéger ceux qui étaient restés au pays.

Une idée aussi ahurissante s'explique par la vocation apostolique que l'on attribuait aux Canadiens français, peuple catholique, pauvre, sous-scolarisé, mais curieusement destiné à éclairer l'Amérique du Nord protestante. En 1887, au Québec, l'avocat et conférencier Charles Thibault déclare que ses compatriotes ont le devoir de remplir cette mission en Nouvelle-Angleterre. «Dans cinquante ans, notre fête nationale sera, prédit-il, célébrée à Boston, alors probablement le centre du Canada français.»

Loin de verser dans un tel délire triomphaliste, qui leur a peut-être effleuré l'esprit dans leur jeunesse, Wilfrid Beaulieu et un autre chantre franco-américain de la survivance, le père Thomas-Marie Landry, auquel Roby consacre un chapitre entier, finissent, après 1960, par penser que l'assimilation complète de leurs concitoyens d'ascendance québécoise est devenue inéluctable. Pour eux, la vie s'achève dans l'ombre de cette tragédie.

À l'opposé de la doctrine périmée de la survivance, Roby croit que les descendants des Canadiens français «qui ont délibérément choisi de se fondre dans la société américaine» représentent, à titre individuel, une réussite. Contester ce jugement reviendrait à condamner la condition humaine.

Il est déplorable toutefois que Roby ne mentionne pas l'écrivain qui a donné pour toujours un souffle québécois, si ténu soit-il, à la langue anglaise et à la culture américaine. À lui seul, Jack Kerouac, qui affirmait en 1964 que son oeuvre ne jaillissait pas du «credo beat» galvaudé, dont il regrettait la dégénérescence, mais de «la nature solitaire d'un catholique canadien-français de la Nouvelle-Angleterre», prouve que la longue et atroce expérience des Franco-Américains, en tant que phénomène collectif, n'aura pas été entièrement vaine.

Michel Lapierre, Le Devoir

Canadiens en Guyane

Un ouvrage qui se distingue par la profondeur et la qualité exceptionnelle de la recherche, la qualité linguistique, la méthodologie scientifique, le récit captivant et par son apport tant à l’histoire qu’à la généalogie.

, Mémoires de la Société généalogique canadienne-française, vol. 58, n. 2, cahier 252

Canadiens en Guyane

Autant dire que c'est un vrai travail de chercheur, qui ne fait pas l'économie de "l'appareil critique" : bravo et grand merci !

Philippe Rossignol, Généalogie et Histoire de la Caraïbe

Nouvelle-France. English Colonies.

..décrit dans une langue savoureuse avec l’humour subtil de l’auteur, sans négliger pour autant cette culture historique et littéraire dont regorgent chaque page, chaque paragraphe et chaque chapitre.


La méthodologie est impeccable; la chronologie est soignée et précise; sur toutes les cartes, claires et efficaces, on retrtouve à la fois les noms français et anglais.

Réginald Hamel, Cap-aux-Diamants

Une histoire du Canada contemporain

Ce livre, Une histoire du Canada contemporain, ne prétend pas récrire l’histoire de ce pays compliqué. Cela a déjà été fait par d’autres. Alors, l’intérêt de ce livre ? L’auteur s’efforce d’expliquer que la naissance du Canada reposait sur une double espérance: 1. régler les problèmes de fonctionnement interne ; 2. établir de nouvelles relations avec la puissance tutélaire, le Royaume-Uni, et son très encombrant voisin, les États-Unis.


Ce qui aurait pu être un livre compassé et barbant à souhait se révèle un livre agréable à consulter et à lire. Cartes, graphiques, statistiques et illustrations facilitent grandement la compréhension du propos.


On peut dire que Jean-Pierre Charland ne ménage rien pour mâcher le travail de ses lecteurs. Qu’il en soit donc remercié !

Didier Fessou, Le Soleil

Exilés de l’anse à Mouille-Cul (Les)

Une lecture instructive qui tient en haleine. Plus intéressant qu’un roman, car chacun sait que la réalité dépasse la fiction!

Jean Lamarre, Les Cahiers de lecture de L’Action nationale

Fédéralisme d’ouverture (Le)

Même si on sent chez lui une sensibilité plutôt fédéraliste, Montpetit n’affiche jamais résolument ses couleurs politiques. Et c’est heureux. Ça empêche de classer son essai parmi les pamphlets.

Daniel Gomez, Les Cahiers de lecture de L’Action nationale

Répression des homosexuels au Québec et en France (La)

L’auteur signe un ouvrage très fouillé qui s’appuie sur des recherches historiques, sociologiques et juridiques. Bien que le style soit très universitaire, cet essai a le mérite de brosser le portrait d’une réalité trop longtemps occulté.

Paul-François Sylvestre, L’Express (Toronto)

Un taxi la nuit

Autant l’avouer d’entrée de jeu: le recueil de chroniques de Pierre-Léon Lalonde m’a d’autant plus intrigué et séduit qu’il m’apparaissait comme une réponse à mon propre bouquin Taximan, qui réunissait des propos et anecdotes entendues au fil des ans sur la banquette arrière de divers taxis. Ici, on nous propose le point de vue inversé, celui d’un chauffeur, qui fait ce métier depuis une quinzaine d’années et qui en a long à raconter. Publiés initialement sur la Toile, les billets décrivent avec verve et sensibilité Montréal by night, sa géographie physique et sociale. Avec une écriture sans prétention et fort convaincante, Pierre-Léon Lalonde relate la dérive urbaine nocturne d’une foule pas toujours commode, dont certains des spécimens les plus inoubliables semblent être tous passés par son véhicule. Un petit livre sympathique, empreint d’un bel humanisme, qui donne envie de fréquenter plus assidûment le blogue de son auteur: taxidenuit.blogspot.com

Stanley Péan, Le Libraire

Battures (Les)

”À certains moments de la lecture de “Les Battures", on se croirait au coeur de "La Fabuleuse histoire d'un Royaume" où l'"esprit planait sur les eaux".

Yvon Paré, Le Quoltidien

Imago

Très souvent celui ou celle qui dispense des conseils aux autres est souvent mal placé pour ce faire étant donné que sa propre vie relève du capharnaum. C'est un peu le cas de la psychothérapeute Dhyâna, le personnage central d'Imago

le roman de Louis Laliberté. Elle ne parvient que difficilement à garder la distance émotive nécessaire à l'exercice de sa profession. Des choses de son propre passé reviennent la hanter. Au final elle en arrive à développer une culpabilité grandissante. Dans ces conditions, comment fera-t-elle pour poursuivre ? C'est un dilemne bien décrit par l'auteur et que nous goûtons ligne après ligne.

Daniel Rolland, Culture Hebdo.com

Un taxi la nuit

Laissez-nous vous dire qu'on ne s'ennuie pas une miette. On l'envie presque de connaître une vie si colorée. On bosse dur, mais on est riche d'expériences. Il nous fait la faveur de partager son vécu.

Daniel Rolland, Culture Hebdo.com

Chroniques d’une mère indigne (Les)

Est-ce que toutes les mères méritent d'être honorées ? En tout cas l'une d'elle lance un sacré pavé dans la mare en s'avouant une mère indigne en ce sens que l'idée de procréer ne la chauffe pas plus que ça. Le bébé n'est surtout pas le centre de son univers. Et elle ne ménage pas les termes, soulignant même les dessous nauséabonds de l'accouchement. Plus provocateur et réaliste que ça tu meurs.

Daniel Rolland, Culture Hebdo.com

Comprends-tu ça Laurette ?

Il était une fois dans les années 20 à Montréal une jeune fille qui déçue par l'amour entra dans les ordres à l'instar de son frère. Ce qui ne fait généralement pas des vocations très solides. Et il arriva qu'elle abandonna la vie religieuse pour s'établir en ménage avec un colon en Abitibi. La voilà plongée à Macamic. Autant dire dans le fin fond de la Province. C'est sa fille Catherine qui témoignera après coup de cette vie à la dure. Cécile Hélie-Hamel rend bien compte de ces femmes fortes finalement qui ne devaient compter que sur elle-même et une Foi à toute épreuve.

Daniel Rolland, Culture Hebdo.com

Lucie le Chien

C'est amusant comme tout. Si vous avez toujours voulu savoir à quoi pense le meilleur ami de l'homme, ça y est. Tordant par-dessus tout. De véritables questionnements métaphysiques assaiilent votre bête, que vous ne soupçonniez même pas. Désormais vous ne regaderez plus votre compagnon à quatre pattes de la même façon.

Daniel Rolland, Culture Hebdo.com

Rêve du Petit-Champlain (Le)

Quel beau livre que Le rêve du Petit-Champlain. C'est toute leur aventure qu'ils racontent et illustrent superbement.

Daniel Rolland, Culture Hebdo.com

Chroniques d’une mère indigne (Les)

Ceux qui n’ont pas connu Mére indigne dans sa version virtuelle auront le plaisir de découvrir une auteure hyper drôle qui relate les tribulations de sa petite famille avec une justesse étonnante.


À lire pendant que les enfants se gavent de crème glacée chez la voisine d’en face...

, Tout simplement Clodine